Histoire - topic privé Igmar Dorcas, "le mage obsidien".

Speravi

Vieux sage
Messages
85
Titre RP
Cerreus Dorcas
Discord
Septim#1828
Biographie d'Igmar Cerreus Hannibal Dorcas, dit le "l'Obsidien"
par Ignatus Cervan, recteur de l'ordre Obsidien


CHAPITRE I
Sombreciel


Nous sommes le quatorze Sombreciel en la deux-mile neuf cent vingtième année de l'Ère première, dans le village de Konagor, petite bourgade portuaire, voisinant Vendeaume à l'Est, d'à peine quelques kilomètres. À ce jour, où j'écris cette présente oeuvre, il n'en subsiste que ruines. Seule une veille chaumière délabrée semble tenir avec peine l'édifice, de ses murs millénaires. C'est pourtant au sein de ceux-ci, dans cette même bâtisse, que naquit Igmar, fils de Cerreus Dorcas, impérial et d'Amalda Dorcas, née Traven et brétonne. Le père alchimiste, rarement présent, vaquant aux taches dues à son travail tandis qu'Amalda avait charge de l'entretient logis, d'éduquer l'enfant et à l'occasion, de faire quelques petits travaux afin d'arrondir les maigres revenus du foyer. Igmar grandit dans un climat tendu, aussi bien d'un côté des finances, trop insuffisantes, que familial avec un père absent et d'une mère négligente, maltraitante. Très tôt, à sa neuvième année, sa misère devint la peine inconsolable de sa vie: le cadavre sans vie de Dorcas père est retrouvé à proximité de Mzulft après s'être, d'après ce qui fut rapporté, maladroitement intoxiqué à l'amanite tue-mouche. Traumatisme pour le jeune enfant, désespérance pour sa mère désormais veuve, elle ne trouvera pour son désarroi le seul exutoire de la violence, victimisant son propre fils en le rabaissant, l'humiliant davantage, rajoutant coup pour coup une force de plus en plus furieuse. Mais très tôt l'enfant devint un jeune adulte et les plans machiavéliques et monstrueusement tordants commençaient à naître en lui, pour la quête effrénée d'une vie nouvelle dont il serai le seul et l'unique maître.

______________________________________________________________________

La suite est en rédaction, l'actuel brouillon sera régulièrement mis à jour. (y)

______________________________________________________________________​
 
Dernière édition:

Speravi

Vieux sage
Messages
85
Titre RP
Cerreus Dorcas
Discord
Septim#1828
CHAPITRE II
Fort hiver


En ces temps aussi troubles que nouveaux, la première Ère s'achève avec la montée sur le trône du potentat, Versidue-Shaie qui proclame la deuxième Ère. Et pourtant rien de nouveau sous le ciel de Konagor, hormis de la neige encore et encore qui dans un silence glacial venait doucereusement se poser au sol. Le temps semblait lent, latent, dans un long écoulement. Le village n'était pas réputé pour être un endroit des plus vivants, tout y était que routine, comme un éternel recommencement de génération en génération, chacun y avait sa place prédéfinie, la jeunesse devant prendre le relais des anciens avec exactitude. Le destin d'Igmar, orphelin de son père alchimiste, était donc tout tracé: il deviendrait probablement un de ces êtres insignifiants dont l'histoire ne retient absolument rien. Néanmoins, en cette fin de journée d'hiver glacial de Soirétoile de l'an 15 de la deuxième Ère, on retiendra au moins un événement, l'arrivée d'un singulier personnage: Arthela Gavas, une Elfe-Noire. Les allées et venues étant des plus rares il est évident que tout le monde avait remarqué sa présence. L'auberge du "Gobelin Souillé" était aussi inhospitalière que tout le reste de la ville, mais il fallait bien trouver un endroit où dormir. Igmar s'y réfugiait aussi souvent que possible, il était plongé dans l'un de ses vieux livres quand Arthela y entra. Il y régnait un silence des plus inhabituels pour un endroit sensé être vivant, mais l'Elfe-Noire n'y prêta guère la moindre des attentions.

"Arthela Gavas, l'Organisation des Arcanes a réservé à mon nom une chambre." fit-elle en posant son énorme sac sur le comptoir. Ugor, l'aubergiste lui fit, avec sa légendaire amabilité connue, un signe d'approbation sans prononcer le moindre mot.
Igmar, béat, regardait de ses yeux pétillants et ronds, l'Elfe qui d'ailleurs, remarqua son observation indiscrète.

"Et...qui est-tu toi ?" demanda t-elle à l'enfant ébahit.
"Oh heeu..moi ? Je...je suis Igmar. Igmar Dorcas."
"Dorcas...Dorcas..."
répéta t-elle, "aah oui, oui, oui ! Tu dois être le fils de ce bon vieux Cerreus ?Comment vas-t-il ? Cela fait une éternité que je ne l'ai pas vu, nous avions étudier ensemble il y a fort longtemps !"

"Il est...mort, malheureusement..."
"Aaaaah...gênant, très...gênant..." répéta t-elle à voix basse en s'asseyant à ses côtés, "je suis navrée, navrée de l'apprendre, Cerreus était un ami de long..."
"....Vous parliez de l'Organisation des Arcanes ?"
coupa t-il sans même s'en rendre compte, les mots lui échappant de la bouche. L'Elfe avait la désagréable sensation de pas être écoutée.
"Hmm...est bien c'est une confrérie de mages qui ensemble étudient les arts des Arcanes, de la magie en autre. J'y suis professeur, notre école est basée plus loin au Nord, proche de Fortdhiver.
"Je...pourrai peut-être vous accompagner ?"
demanda brusquement Igmar.
"Ah...oh...heu non...j'imagine ? Enfin je veux dire, nous ne nous connaissons pour ainsi dire pas et tu es bien trop jeune voyons, il me semble ? Tu dois avoir au moins 15 ans, la dernière fois que j'avais vu ton père, il m'annonçait d'ailleurs ta future ven..."
"...Je suis le digne fils de mon père, vous seriez étonnée de ce que je sais faire !"
coupa t-il à nouveau.
"Oui, oui, oui, je n'en doute pas ! Mais ce n'est pas en mélangeant du jus de givreboise et d'la lavande que cela fera de toi un grand alchimiste mon p'tit !" répondit-elle, renfrognée, tant elle semblait agacée d'avoir la parole sans cesse coupée. "Et puis, nous sommes très sélectifs sur les nouveaux venus, n'y voit pas là une insulte évidemment mais, quand bien même tes capacités en alchimie seraient expertes, cela est loin d'être suffisant pour suivre un cursus auprès de l'Organisation. Et puis je pense que...oooh Amalda !"
La mère Dorcas fit sa soudaine apparition, au grand dam de son fils qui n'avait pas vu l'heure.
"Comment vas-tu très chère ? Depuis tout ce temps !"
"TOI !"
fit la mère en pointant du doigt son fils, "je t'avais dit de t'occuper de ce ragoût et je te trouve encore en train de lire tes foutus bouquins... résultat rien n'est prêt à temps ! Espèce de sale ingrat, race de porc ! Tu as intérêt à être là dans les dix minutes qui viennent autrement je peux te garantir que tu vas le regretter, compris ?!" elle tourna les talons et sortit aussi vite qu'elle était arrivée.
"Ooooh moi tu sais, tout va bien, la routine...." fit Arthela en se répondant ironiquement à elle-même. "Je crois comprendre ton envie de voir autre chose, cela ne doit pas être agréable de vivre dans cette bourgade et davantage sous le toit d'une dinde, il faut dire que je ne l'ai jamais tellement apprécié cette sèche."
"Je ferai n'importe quoi pour partir d'ici..."
désespéré Igmar ne prêta pas attention à ce que disait Gavas. "Laisser moi vous montrer ce que je sais faire ! Je sais former une boule de feu ou encore concocter des remèdes de base ! Je vous en prie, laisser m..."
"Une boule de feu tu dis ? Intriguant..."
Gavas se perdit dans ses pensées, la main au menton. "intriiiiguaaaaant...oui...enfin c'est plus étonnant qu'intriguant pour ton âge, ton jeune âge."
Igmar se leva avec vitesse de sa chaise, tendit les mains comme pour lancer un sort:
"Alors, je vous montre maintenant ?"
"Oooulah mais pas si vite imprudent que tu es !"
fit-elle en tapant les mains du jeune fougueux, "tout d'abord pas ici ! Je sais que cette auberge est aussi sale que malodorante, comme l'indique d'ailleurs son nom, mais il ne faudrait tout de même pas y mettre le feu....bien qu'avec réflexion...cela ne serait pas si déplaisant que ça...il est vrai ! Oui, oui, oui ! Et puis je crois que ta mère t'attend...elle ne m'aura pas même remarqué cette péta..."
"Ce soir alors ?" coupa t-il aussitôt ?
"Non, non, non, mettons...plutôt demain, à l'aube. Tu me montreras tes prétentions de savoir-faire jeune homme et nous verrons. Parles-en à ta mère, c'est tout de m..."
"Oh oui, je...lui en parlerai."
fit Igmar baissant la tête regardant, pensif le sol.
"Demain, devant la pisse de gobelin, ou plutôt, -l'auberge- d'après ce qu'on en dit. Sans faute ?"
"Oh oui alors ! Sans faute !"
hurla t-il enjoué.
"Bon et bien maintenant, si tu le veux bien, je vais aller me reposer."
Igmar sorti rêveur de cette inattendue rencontre. Il songeait à son avenir, à quel point il pouvait-être prometteur, loin des basses futilités de cet endroit sans ambition. Pour la première fois de sa vie, il se sentait considéré. Demain sera l'aube de sa nouvelle vie.

J'atteste que cela se passa ainsi, tel que présentement conté, d'après ce que l'Obsidien lui-même me conta et qu'il me chargea de transmettre en ces présentes lignes.
 
Dernière édition:

Speravi

Vieux sage
Messages
85
Titre RP
Cerreus Dorcas
Discord
Septim#1828
CHAPITRE III
Jusqu'aux tréfonds de l'âme


"-Bon à rien, butor ! Comment ai-je pu mettre au monde le raté que tu es !"
L
es propos obscènes fusaient au domicile des Dorcas. La mère était furieuse du retard de son fils, Igmar. Le jeune homme, frêle, s'était recroquevillé sous son lit, tandis que sa maternelle remuait ciel et terre pour le trouver et le battre.
"-Concentre-toi, concentre-toi !" se répéta-t-il, essayant de canaliser ses pensées sur son haletante et craintive respiration. La peur lui nouait le ventre, désemparé, il savait pertinemment qu'il ne pourrait rester bien plus longtemps dans sa cachette, entre ombres et poussières. Peut-être fallait-il mieux en sortir et affronter son injuste sentence.
"Je...Je suis là !" hurla-t-il, d'un ton assuré. Il dévala les fragiles marches d'un escalier tout aussi poussiéreux que le dessous de son lit et tomba nez-à-nez avec Amalda Dorcas, sa mère.
"-Aaaah te voilà fangeux..."
Après s'être récolté une énorme gifle, le fils acquiesça de la tête. Il n'était pas bien robuste, plutôt frêle, ce qui contrastait avec sa taille car en effet, il était grand pour son âge. Les cheveux noir, le visage d'Igmar était reconnaissable entre mille du fait de ses yeux, d'un bleu royal, perçant et envoûtant. Les tenants de son père Cerreus, ils traduisaient, jusqu'aux tréfonds de son âme, sa bonté de cœur et son espérance en un avenir meilleur. Pourtant, ce soir-là, il ressentait une fureur colossale, une colère, une envie effrénée de s'émanciper de cette enfance torturée. Perdu dans ses pensées, il sembla oublier le corpulent corps qui se tenait devant lui, ainsi que le coup qu'il reçut des hirsutes mains de sa maternelle.
"-Allons ! Comment me regardes-tu ? Benêt que tu es !" s'esclaffa-t-elle, feintant de retenir son rire des plus moqueurs, tandis que son fils serrait ses poings, semblant bouillir de l'intérieur. Amalda le remarqua aussitôt.
"-Mmmh ? Je vais te mat..."
"-Fermes-la pour une fois."
fit-il d'une voix essoufflée de colère.
Un silence s'empara du logis. Un long, très long silence. La mère ne quitta plus les yeux de son fils, c'est elle qui désormais, se perdit en pensées. Son fils soutint son regard, comme un défi, déterminé à en finir.

"-Qui crois-tu impressionner hein ?!" Réponds-moi petite raclure !" fit Amalda dans un haut de cœur, s'avançant vers Igmar son fils.
Le jeune homme mit ses mains en faction, prêt à en découdre.

"-Recule." Ordonna-t-il sèchement.
S'arrêtant net, elle n'y croyait pas. Ce petit être, qu'elle croyait de rien, venait de lui donner un ordre. D'un pas décidé, la mère continua sa marche et dans son élan, leva de sa masse son bras, prêt à en découdre.

"Recule !" répétât-t-il instinctivement.

Mais il était trop tard. Le torrent d'énergies qui volait dans son être jaillit inconsciemment, emportant tout autour lui. Le jeune homme ne savait plus très bien ce qu'il faisait. Le son semblait s'être tu, bien qu'il eu l'impression d'avoir hurler comme jamais il ne l'avait fait. Puis cette sensation d'abondante chaleur semblait rayonner de part et d'autre. Enfin, le néant et l'obscurité. Igmar eut l'étrange impression de s'être endormi en lui-même comme pour un éternel séjour dans un lieu sombre et froid, mais dans lequel il éprouva cet inconnu sentiment de bien-être. Il y resta quelques bonnes heures, dans ce "néant-bien-être" jusqu'au moment de revenir à lui. Il s'était assoupi, inconscient, la joue contre le vieux parquet du séjour. Lentement, son corps reprenait petit à petit conscience de l'environnement, retrouvant l'abondante chaleur qui, cette fois-ci, avec moins d'intensité, provint de devant lui. Comme pour découvrir le concret de ce qui venait de se passer, Igmar ouvrit lentement ses yeux. Une énorme masse calcinée se trouvait à terre devant lui. Se relevant aussi vite qu'il put, le fils Dorcas contempla le désastre dont-il venait d'être le responsable. Le logis avait pris feu, mais qu'importe, Igmar examina avec satisfaction son oeuvre, sa première réalisation. Il venait de commettre le matricide de sa vie. La peur et la colère cédèrent place à l'exaltation de la mort. Exaltant, exultant, Igmar se tenait droit devant le gisant, fier de son acte, prenant de plus en plus conscience du meurtre et de ce qu'il en éprouvait. Mais la chaleur devint harassante et l'air impropre, il sortit, couru au plus vite jusqu'aux rives pour s'y rafraîchir, respirant à grands poumons l'air frais du soir, comme pour vivre à nouveau, il plongea sa tête dans l'eau et y contempla les noirceurs tout semblait être au ralentit. Y retirant sa tête, les ombres environnantes et instables des eaux, éclairées de la lune, lui révéla son reflet: ses yeux avaient pâli, comme pour souligner qu'en lui, aux tréfonds de son âme, quelque chose avait changé dans la mort. C'est dans l'étreinte de la mort que naquit enfin la liberté qu'il attendait tant.
 
Haut